Je vous salue… Paris

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Le Premier monastère parisien de la Visitation

A l’occasion de sa nouvelle exposition temporaire : Le Paris des Visitadines, le Musée publie un beau livre d’art pour permettre au lecteur de découvrir l’histoire de France vue par des religieuses parisiennes.
En effet, il y a 400 ans exactement, le premier mai 1619, sainte Jeanne de Chantal fondait le Premier monastère de la Visitation de Paris. Des centaines de femmes ont consacré leur existence à la prière, vivant cloîtrées derrière les murs de la rue Saint-Antoine à partir de 1629. La communauté se développa grâce à la protection de la reine Anne d’Autriche et au soutien de puissants personnages comme les Colbert, Fouquet, Lamoignon dont des filles et des nièces rejoignirent leur vie contemplative. François Mansart conçu leur chapelle : l’actuel Temple du Marais.

Une partie de la Révolution française se déroula à leur porte puisqu’elles étaient installées « à l’ombre » de la Bastille, dont un boulet traversa leur chœur un certain 14 juillet 1789.

Après cette période troublée, les visitandines vécurent successivement dans le 5° arrondissement puis sur la Butte-Chaumont, avant de s’installer définitivement rue d’Enfer-Saint-Michel, devenue aujourd’hui l’avenue Denfert-Rochereau. Les visitandines de l’époque, choisissent un architecte de renom, Jean-Baptiste Lassus, pour bâtir leur monastère et leur église.

Ce livre permet de découvrir les trésors réalisés par les visitandines ou acquis par elles pour embellir leur maison et la liturgie de leurs cérémonies. Mais il dévoile aussi le quotidien de cette communauté, son rayonnement dans la ville durant le XIX° siècle, entre autres grâce à son pensionnat qui accueillit de très nombreuses jeunes filles jusqu’en 1904.

L’histoire de la Visitation de Paris se mêle ainsi à l’histoire de France. Les visitandines étant aux premières loges devant l’arrivée des Prussiens en 1814, durant les Révolutions de 1830 et 1848 puis sous la Commune. Avec les Parisiens elles vécurent sous les tirs d’obus pendant la première guerre mondiale, et fuient dans la débâcle de 1940.

Illustré de 330 photographies, ce livre édité par le Musée de la Visitation dévoile les « petits trésors » des religieuses : broderies, enluminure, orfèvrerie, reliquaires et même statuaire …