François de Sales
Noble, universitaire appelé à une prestigieuse carrière à la cour de Savoie, il choisit la prêtrise et accepte l’impossible : convertir au catholicisme le Chablais (nord de la Savoie), pourtant gagné à la cause de Calvin qui vit à Genève. Alors que les guerres de Religion font rage partout, lui choisit la voie de la douceur.
Il invente les tracts qu’il glisse sous les portes le soir pour semer le doute dans les cœurs. Il récolte beaucoup de conversions en quelques semaines sans l’aide d’aucune armée.
Guide spirituel, il écrit beaucoup, conseille, exhorte. Les œuvres de cet auteur de génie, dont le Traité de l’amour de Dieu et l’Introduction à la vie dévote, seront traduites dans de nombreuses langues et sont encore vendues aujourd’hui. Il laisse par ailleurs une œuvre épistolaire considérable. Cela lui a valu, le titre de docteur de l’Église, de saint patron des journalistes, et un tome de la Pléiade.
Son affabilité et sa douceur le conduisent d’ailleurs en mission diplomatique auprès du roi de France ; devenu son ami, celui-ci lui propose l’archevêché de Paris. Il rencontre les plus grands : Mme Acarie, saint Vincent de Paul, Mgr de Retz, Mgr Camus, le cardinal de Bérulle, les ducs de Savoie…
La plus grande force de son message est de prêcher la sainteté pour tous. Il explique que la sainteté est possible dans le monde sans pour autant entrer dans les ordres. Il crée aussi un ordre religieux ouvert à toutes, y compris à celles qui étaient exclues des grands ordres de l’époque : veuves, malades et handicapées
Dans un XVIIe siècle tout à la fois de violence, de pessimisme, de renouveau ecclésial, d’effervescence mystique, de bouillonnement intellectuel, l’évêque de Genève fut un prophète de l’amour et un incomparable maître spirituel.