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Madame
13 mai 2023 @ 10:00 - 23 décembre 2023 @ 18:00
4,00€Madame, Marie-Félice Orsini, duchesse de Montmorency
Le Musée de la Visitation vous propose de découvrir la vie de Marie-Félice Orsini, duchesse de Montmorency. Un personnage, une femme, qui a marqué la ville de Moulins du milieu du 17e siècle.
Une princesse, duchesse de France
Cette princesse romaine, filleule de la reine Marie de Médicis est née en 1600. Elle a d’abord connu la vie de Cour entre le Louvre et le domaine de Chantilly. Elle épouse le jeune Henri II, duc de Montmorency et de Dampville, pair de France. Surnommée Sylvie par le poète Théophile de Viau, elle accompagne son époux en Languedoc lorsqu’il en devient le Lieutenant Général.
Mais sa vie bascule en 1632, lorsque le cardinal Richelieu obtient la condamnation et l’exécution du duc pour son engagement contre le roi Louis XIII. Arrêtée, elle est enfermée dans le château de Moulins durant deux ans.
La duchesse, qui a tout perdu, n’aura dès lors que deux objectifs. D’abord, rendre une partie de son prestige à son défunt époux. Puis, se retirer du monde dans la vie religieuse. La solide amitié qui la lie à Mère Jeanne-Françoise de Chantal, Fondatrice de la Visitation, l’amène à se rapprocher des visitandines de Moulins. Ainsi, elle devient la protectrice et la mécène de ce monastère. La future sainte décède d’ailleurs à Moulins en décembre 1641 en lui rendant une dernière visite.
Une mécène Bourbonnaise
En 1644, elle obtient de la Régente et du roi le droit de faire transférer le corps de son époux en Bourbonnais. Elle fait alors ériger pour lui un véritable mausolée. Elle confie la réalisation aux sculpteurs de renom : François et Michel Anguier. Elle est alors identifiée à la figure de la reine Artémise, qui avait commandé le fameux Mausolée d’Halicarnasse, l’une des Sept merveilles du monde. Elle emploie aussi ses relations familiales à doter l’église Saint-Joseph d’un riche matériel liturgique et de reliques insignes.
Puis, ayant accompli ce qui lui semblait être sa mission de veuve, elle prend l’habit visitandin en 1657 sous le nom de sœur Marie-Henriette.
Plus tard, devenue supérieure de ce couvent, elle organise en 1666 de somptueuses cérémonies lors de la canonisation de saint François de Sales. En effet, elle s’était personnellement engagée auprès du pape Alexandre VII pour obtenir cette reconnaissance de l’Église catholique.
La duchesse était une femme, une étrangère, la veuve d’un paria, devenue religieuse. Aussi, il semblerait logique qu’il ne subsiste presque plus de souvenirs matériels de sa vie au milieu du XVII° siècle. Mais ce serait ignorer l’attachement filial que lui portent depuis 350 ans les visitandines. Elles souhaitèrent et réussirent à conserver de très nombreux témoignages de sa vie, de son influence, de sa générosité et de son vrai détachement du monde et de l’argent.
Au travers d’objets d’art, rares et insolites, de pièces d’archives inédites, venez à la rencontre d’une femme hors-norme, ou découvrez sa vie dans le beau livre publié à cette occasion : la nouvelle Artémise.